Commune d’environ 2400 habitants, située dans le Cubzaguais au nord-est du département de la Gironde.
Un peu d’histoire…
Passionnée d’histoire et chercheuse infatigable, Madeleine Bouchet est notre historienne locale. Elle nous livre ici les premières pages consacrées aux origines du village.
Nos plus lointains ancêtres vivaient il y a plus ou moins 8OOO ans. Ils nous ont laissé un foisonnement de preuves de leur existence.
Mais fait étonnant, personne avant 1815 ne s’est intéressé à ces curieux objets enfouis dans le sol…Orles labourages mettaient à fleur de terre mille trouvailles fort surprenantes. Ce n’est qu’en 1861 qu’un site du Périgord intrigua quelques curieux! Deux savants, Lartet et Christy, vont explorer la région et découvrir les grottes des Eyzies. Révélation qui va provoquer un élan passionné qui ne s’arrêtera plus. Parmi les pionniers, on peut citer Boucher de Perthes et l’infatigable abbé Breuil.
A partir des marques de civilisations très anciennes, les découvertes allaient révéler «l’aube de l’humanité».
L’étude de ces vestiges donna naissance à ce que l’on appelle l’archéologie. En sauts de millions en millions d’années, au fur et à mesure des découvertes, une datation parut nécessaire. Trois périodes furent alors établies :
– le paléolithique, pour étudier les pierres les plus anciennes,
– le néolithique, où les pierres nouvelles et un changement dans les modes de vie,
– enfin la 3e période où l’âge des métaux.
Et notre région Aquitaine fut le théâtre des premières recherches préhistoriques. Sur notre territoire forestier, la période qui va nous apporter bien des surprises est celle du néolithique.
La forêt de la Double, immense portail du Périgord ouvert jusqu’à l’estuaire de la Gironde… mais aussi nombre d’autres forêts qui la jouxtaient de tous côtés, car l’Europe entière était alors couverte de forêts. Elles étaient peuplées d’ours, de cerfs, sangliers, bœufs sauvages, chevaux, loups, renards… Et l’homme vivait alors de cueillette de baies et de racines, de graines et de chasse. Dès que l’on se mit à semer ces graines comestibles, le pas décisif fut franchi. L’élevage né de la capture montra les possibilités de vie meilleure, et favorisa la sédentarisation: phénomène particulier au néolithique.
C’est à cette époque que l’homme cherche un territoire. Il choisit un site élevé dans la forêt tel un plateau, plus facile à déboiser et à cultiver. Il construit des cases en pierres plates et rondins, au toit de roseau, et exposées au soleil. Bœufs, moutons et chèvres sont domestiqués. Quant aux membres de la tribu, ils se spécialisent. Ils sont tailleurs de silex, d’outils et d’armes, également agriculteurs, et les enfants deviennent gardiens de troupeaux. Les peaux des gibiers ramenés par les chasseurs sont cousues par les femmes, donnant les premiers vêtements et couvertures. On voit également la naissance de la céramique, pour faire sécher les graines ou fabriquer le fromage caillé. Peu à peu, l’outillage se perfectionne: haches polies, racloirs, pointes de flèches, larmes de faucille. La faucille est d’ailleurs le plus vieil outil du monde !!
De cette communauté désormais organisée et outillée va naître le village. Cette clairière émergeant de l’immense forêt fut appelée Clavus, c’est-à-dire chauve.
Enfin une science relativement récente, la toponymie, nous donne l’origine des noms des lieux formés au hasard des circonstances, issue de tous les peuples venus sur notre sol, ou de la nature même de la terre. Ces noms seront plus tard d’origines gauloise, latine, romaine ou germanique.
Ainsi à Cavignac
– Baudet indique le lieu d’élevage des ânes et mulets,
– Brard, par déformation de Bern d’origine germanique, signifie ours,
– Coutil vient de Courtit : petit jardin souvent clos de haies près d’une maison de paysans,
– Peyrat, de Peyrouteau, est d’origine occitane de pierre,
– Pré de la Fosse, où prairies situées dans une cavité large et profonde,
– Le Font de Vergne vient du gaulois Verna, nom commun de l’aulne,
– Les Ortigues, déformation d’artigues qui signifie région défrichée.
Et voici les preuves de la datation de notre village il y a 35OO ans. Les «premiers cavignacais» nous ont laissé d’importants vestiges du néolithique.
– à Baudet, lors de travaux agricoles, a été trouvée une série d’outils en silex: lames, grattoirs, haches polies et en galet.
– A Bellevue, une autre série d’outils lithiques: lames, haches, pointes de flèches.
– A Cothet, de gros fragments de céramiques (vases),
– Au Pré de la Fosse, sur une longueur de 15 mètres, des fragments de céramiques et d’outillages, quelques objets en coquillage,
– A Rillac, une belle hache polie en silex orangé, au milieu de nombreux autres fragments.
Les siècles suivants réserveront eux aussi leurs lots de découvertes, continuant ainsi notre histoire…
Si vous souhaitez en apprendre plus sur notre village, nous vous conseillons ce livre désormais en vente à la librairie l’Abécédaire au prix de 10 euros (7 euros reviennent à la commune pour les aides aux associations et à l’école).
Il s’agit d’un recueil des témoignages de douze cavignacais et cavignacaises qui, en confiant leurs souvenirs à la journaliste/biographe Anne-Claire PAROLA, racontent quelques pages majeures de l’histoire de la commune au 20e siècle.
« Joël AUBERT, Maryse et Robert BELLUE, Jean-Claude CHAULET, René COUREAUD, Edgard GREIFELDT, Danielle et Philippe JOYAT, Lisette MEYNARD, Marcel PETIT, Claude RICHON, Edgard VAN ESPEN »
Quelques extraits :
« Mon père a démarré sa boucherie avec une brouette »
« Quand j’étais petit, nous faisions les foins dans les prairies en bas, où il y avait la maison du diable »
« Pendant la guerre, les allemands étaient en permanence dans l’école de Cavignac. C’était leur popote »
« Quand un capitaine allemand a été tué, ils ont publié à la mairie une liste de 50 otages à Cavignac »
« Nous allions au cinéma à côté de l’église ».
« La bonne du curé est décédée le même jour que lui. Il a fait un malaise… quand il est revenu à lui et l’a vue morte, il est mort pour de bon »
Emouvants, croustillants ou malicieux, ces propos nous parlent de la vie, avec ses peurs, ses privations, mais aussi ses plaisirs et ses bonheurs simples.
Nous avons voulu un livre vivant qui transmet un patrimoine humain.
Nous l’avons dédié à Robert BELLUE, l’un des témoins disparu le 29 Novembre 2017, figure emblématique du commerce cavignacais.
Nous l’avons fait imprimer à Cavignac, et enregistrer à la Bibliothèque Nationale de France.
Nous remercions Madeleine BOUCHET qui a signé la préface.